Une belle soirée au CRI

« Apprendre à se voir soi permet d’apprendre à apercevoir la beauté du monde, nous fondant ainsi à la fois porteur et gardien de la Vie. »

C’est un joli film qui nous a été présenté jeudi 06 juin au CRI[1] : Happy, l’Ecole en pleine conscience.

L’outil mis en avant est celui de la pleine conscience. C’est une proposition, il en existe d’autres qui se rejoignent dans une même finalité : être présent à soi pour être présent au monde. Sine qua non du devenir humain. Apprendre à se voir soi permet d’apprendre à apercevoir la beauté du monde, nous fondant ainsi à la fois porteur et gardien de la Vie. 

Une enseignante d’un collège de San Francisco dit en parlant de ses élèves « pendant un instant, ils sont juste eux-mêmes ». Les images passent lentement d’un visage à un autre, les yeux fermés, le monde qu’ils semblent découvrir en eux nous apparaît, dans le silence intime et respectueux, infiniment beau.

Ce sont ces instants qu’il nous faut pépiter et développer. N’est-ce pas le but de la vie que de découvrir notre Trésor-en-soi ? Unique point d’appui pour une vie épanouie et pleine de sens.

Ne touche-t-on pas là à l’essence même de l’éducation ? Guider chaque enfant vers la découverte du Trésor-en-lui, appui et boussole d’une vie.

Pour que cette rencontre intime puisse advenir, peu importe où et quand. L’école, comme tout lieu d’éducation, tout lieu qui accompagne les enfants au grandir, doit être une pépinière, un milieu propice à l’éclosion de tous les possibles.

Cela apparaît très clairement dans Happy : l’Ecole en pleine conscience, qui souligne la nécessité que l’école soit un environnement chaleureux pour permettre l’apprentissage. Plus la qualité des liens qui se tissent est solide, mieux les élèves peuvent réussir.

Réussir au sens de déployer ses pleines potentialités et non de performer.

Réussir au sens de déployer le meilleur de soi.

En effet, chaque enfant naît avec sa propre essence et son propre don. Une enseignante de Mill Valley témoigne « je ne veux pas que les gens soient étrangers à ce qu’ils ont dans le cœur. On n’est pas obligé de se trahir. » Effectivement, on n’est pas obligé. Quelle responsabilité.

Le seul chemin qui soit, peu importe le moyen emprunté, est celui qui mène à la découverte de ce qui nous meut et nous émeut intimement.

C’est de cet endroit-là, unique et singulier, que doit partir le mouvement d’une vie authentique et d’un vivre-ensemble harmonieux.

C’est le défi lancé aux éducateurs d’aujourd’hui et de demain. Eduquer au sens de « guider vers les valeurs d’humanité » comme le dit Catherine Dolto[2].

Un grand merci à Marion Voillot et Lisa Jacquey[3] d’avoir fait confiance aux Tisseurs d’Humanité pour le riche échange qui a suivi en compagnie de Cloé Brami[4] et Laurence de Gaspary[5] d’Enfance et Attention.

 

[1] Le Centre de Recherches Interdisciplinaires (CRI) est un département de formations supérieures et un centre de recherche français rattaché à l’université Paris 5, avec pour orientation principale la triade sciences du vivantrecherches en éducation et technologies numériques.

[2] Médecin généraliste et haptothérapeute. https://www.haptonomie.org/fr/

[3] Doctorantes au CRI et co-fondatrices du Lab Premiers Cris.

[4] Médecin oncologue et formatrice en MBSR auprès des étudiants en médecine

[5] Présidente de l’association Enfance et Attention.

 

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